Parti Anti Parti






Table

 

 

Extrait de : "LA FACE CACHÉE DE ROBERT SCHUMAN" par François Asselineau

 

 

  C'est dans l'ensemble du contexte historique qui vient d'être décrit qu'il faut maintenant replacer la Déclaration proposant de créer la Communauté Européenne du Charbon et de l'Acier, texte surnommé "Déclaration Schuman" au motif qu'elle fut lue par Robert Schuman, ministre français des Affaires étrangères, le 9 mai 1950 à Paris.

  Car si l'on compare cette fameuse Déclaration à celle, notamment, du sénateur John Sherman de 1888 (cf. page précédente), tout lecteur perspicace découvrira qu'elle en reprend non seulement le fond mais aussi presque la scansion et la musicalité :

Déclaration SHERMAN - 18 septembre 1888 Déclaration SCHUMAN - 9 mai 1950
"L'union avec le Canada ne se fera pas en adoptant des lois hostiles mais plutôt en lui faisant des propositions amicales. Cette union est inévitable.
La seule politique de notre gouvernement est d'offrir au Canada la liberté des échanges commerciaux et de lui faire cette proposition de façon fraternelle afin que le peuple canadien y voie une invitation à faire partie de notre République"
" L'Europe ne se fera pas d'un coup, ni dans une construction d'ensemble : elle se fera par des réalisations concrètes, créant d'abord une solidarité de fait.
La mise en commun des productions de charbon et d'acier assurera immédiatement l'établissement de bases communes de développement économique, première étape de la Fédération européenne".
Ainsi la fameuse "Méthode Monnet-Schuman" n'a strictement rien d'une idée neuve et géniale, comme on l'enseigne aux Français depuis des décennies. Ce n'est que la reprise exacte de la méthode inventée et mise au point par les états-Unis depuis longtemps et dont on trouve les premiers indices sûrs dans le rapport de l'agent secret Andrews de 1854.

  Pour conclure ce chapitre, la confirmation officielle du rôle joué par les états-Unis d'Amérique dans la construction dite "européenne" et dans la Déclaration dite "Schuman" a été fournie à l'été 2000 par la déclassification et la publication, conformément à la loi américaine, des documents classés "Confidentiel Défense" du Département d'état pour les années 1950 et 1960. Alors que les médias français ne s'y sont pas intéressés, certains médias britanniques ont étudié ces documents de près et en ont révélé certains passages instructifs à leurs lecteurs. Tel fut le cas du Daily Telegraph du 19 septembre 2000 dont un extrait est reproduit ci-dessous.

  Cet article cite nommément Robert Schuman parmi les "employés" des services secrets américains. Il nous révèle aussi que le Département d'état recommandait en 1965 au vice Président de la CEE de poursuivre en secret la création d'une monnaie européenne unique en "empêchant tout débat". Ce qui prouve que les techniques de l'agent secret Andrews de 1854 sont toujours d'actualité. En bref, cet article clô t toute discussion.

Daily Telegraph du 19 septembre 2000 - Extraits :
"- 19/09/2000 - (de notre correspondant à Bruxelles Ambrose Evans-Pritchard) - Des documents secrets du gouvernement américain qui viennent d’être déclassifiés montrent que la communauté des services secrets américains a mené une campagne, tout au long des années 50 et 60, afin de promouvoir l’unification européenne. [...]
Les dirigeants du Mouvement Européen (Retinger, le visionnaire Robert Schuman et l’ancien premier ministre belge Paul-Henri Spaak) étaient tous traités comme des employés par leur parrains américains. Le rôle des États-Unis fut camouflé comme pour une opération secrète.
L’argent de l’ACUE
(American Committee on United Europe : Comité Américain pour l’Europe Unie) provenait des fondations Ford et Rockefeller, aussi bien que des milieux d’affaires ayant des liens étroits avec le gouvernement américain. [...] .Le Département d’État jouait aussi un rôle.
Une note émanant de la Direction Europe, datée du 11 juin 1965, conseille au vice-président de la Communauté Économique Européenne, Robert Marjolin, de poursuivre de façon subreptice l’objectif d’une union monétaire. Cette note recommande « d’empêcher tout débat jusqu’au moment où l’adoption de telles propositions deviendraient virtuellement inévitables."