Parti Anti Parti
Contre tous les partis politiques

Texte de Lordon retranscrit de la TV

Photo Frederic Lordon

Le discours politique de ceux qui veulent défendre leur place au sein des classes dominantes ou au sein des classes d’Etats. On se cramponne sur des modèles de pensées qui sont déjà archaïques. Alors que c’est la refonte totale des structures banquières et un système socialisé du crédit qui doit être envisagé.

« Privatisation des profits et socialisations des pertes :

Milliards dépensés pour sauver les établissements financiers. Surtout si l’on regarde le taux de distributions des profits sous forme de dividendes. 30 à 40 % des profits sont distribués sous forme de dividendes aux actionnaires alors que les banques savent qu’elles vont devoir se recapitaliser, elles auraient peut-être mieux fait de conserver et d’augmenter leur fond propre, puisqu’ils sont alimentés à la fois par des émissions d’actions et par la mise en réserve des profits réalisé.

Les banques sont trop grosses par rapport à la taille des pays, en France les actifs bancaires font deux fois la taille du PIB français. Dans banques il y a un passif, le dépôt de la clientèle et le refinancement, les emprunts sur les marchés financiers. Les crises de liquidités que l’on connait actuellement sont dus à ce que certaines banques n’ont pas beaucoup de dépôts de la clientèle et finance l’essentiel de leur activité par des emprunts sur les marchés, ces derniers ne leur font plus confiance et elles ont du mal à se refinancer. Crises de liquidité qui peuvent déboucher sur des crises de solvabilité, c'est-à-dire des risques de faillite. Les coupables se sont les Etats qui ont laissé les intérêts privés prendre le pouvoir, les régulateurs ont été captés par les intérêts privés, les superviseurs n’ont aucun pouvoir. Les solutions : augmenter les fonds propres des banques, réduire la taille des banques, scinder en deux les banques en fonctions de leurs activités, la gestion des moyens de paiement distribuent des crédits aux ménages et aux entreprises, séparer les activités des marché de la gestion des moyens de paiement. Séparer les banques de dépôts des banques d’investissement.

Des sauvetages bancaires, on peut dire deux choses non contradictoires : la première est qu’ils étaient une nécessité impérieuse, même vitale. Et la deuxième est que cependant, ils ont été des scandales sans nom. On a sauvé les banques sans la moindre contrepartie, sans même un petit commencement d’une réglementation de l’activité financière ou de transformation des structures bancaires.

Risque systémique l’effondrement financière total de toutes les banques cahot social d’une telle ampleur. Les intérêts matériels sont intimement liés à la structure bancaire. Les banques sont les dépositaires de faite, de deux bien publics vitaux pour une société marchande : les encaisses monétaire de la population, les dépôts et les épargne (ce fond de garantit fonctionne pas si toutes les banques s’effondrent). Et le deuxième bien public vital est l’intégrité du système des paiements, c’est le faite que les banques sont les teneurs de compte, qu’elles les débitent, qu’elles les créditent … c’est la gestion des moyens de paiement. C’est une prise d’otage cosmique, le corps social doit se poser la question fondamentale de savoir s’il continu de tolérer que ces biens publiques vitaux soient remis à des intérêts privés et spécialement à des intérêts privés aussi mal éclairé que ceux de la finance quand elle mouillée jusqu’au coup dans les marchés de capitaux. Et si on ne répond pas non, cette obligation de venir à la rescousse des banques, se reposera éternellement. Il faut envisager la nationalisation intégrale et définitive du secteur bancaire. Première objection : le statut public des banques n’évite pas le sinistre. Deuxième objection : le droit sacré de la propriété privée des actionnaires, mais si la valeur est tombée au-dessous de zéro, il n’existe plus. Troisième objection : n’y a-t-il pas un problème du faite, que par le truchement d’un pôle public unifié du crédit du crédit, à quoi conduit par construction l’Etat soit celui-là seul qui est la haute main sur le robinet de la liquidité monétaire, le crédit. Dans un premier temps la nationalisation, et ensuite, muter à terme vers un système socialisé du crédit, qui restaure un double principe de localité et d’autonomie décisionnelle, avec des entités qui ne seront ni des sociétés privés par actions, ni des établissements publiques, mais qui relèverait d’un tiers statut, suis generis, encore à inventer dans lequel on déploierait aussi loin que possible un principe coopératif, un véritable principe mutualiste, dans lequel toutes les parties prenantes seraient associées à la décision de crédit : les patrons, les syndicats, les salariées, les associations de consommateur, les associations environnementalistes, des professionnelles du risques de crédit, des représentant des autorités Etatiques et monétaire. Qui rendrait la finance à ce qu’elle concerne au premier chef ? Une communalisation du crédit, puisqu’il est vrai que les conditions générales à l’économie sont un bien commun et que en tant que tel ils doivent être restituées au commun.